Deuxième épisode signé par l'auteur de L'Homme qui tua Lucky Luke en 2016, Wanted Lucky Luke confirme une appropriation personnelle réussie du personnage créé en 1946 par Morris.
Un Lucky Luke aux sources du western, pris dans l'environnement hostile et violent des plaines désertiques de l'Ouest: c'est le parti pris de l'autre dessinateur de la série, Matthieu Bonhomme. Wanted Lucky Luke (éditions Dargaud), deuxième épisode signé par cet auteur de bande dessinée déjà remarqué pour L'Homme qui tua Lucky Luke en 2016.
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Créé il y a 75 ans par le Belge Morris, «l'homme qui tire plus vite que son ombre» est bien vivant, pour le bonheur des nombreux fans de la série. «Pour Lucky Luke, il y a Jul et Achdé, qui s'occupent de la série mère. Et puis, en parallèle de ça, comme il arrive que certains auteurs s'emparent d'un personnage de BD pour apporter leur vision un peu différente, originale, j'ai proposé à Dargaud mon interprétation. Et je me suis beaucoup amusé», raconte à l'AFP Matthieu Bonhomme. L'album Un cow-boy dans le coton du scénariste Jul et du dessinateur Achdé, sorti en octobre, a très bien marché, en étant la BD la plus vendue en France en 2020. Lucky Luke s'aventurait en Louisiane, dans un univers inhabituel. Et il avait hâte d'en partir.
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Dans Wanted Lucky Luke, on le retrouve dans son milieu de prédilection: les grandes étendues d'un Far West aride, peuplées de desperados et d'Apaches, et parsemées de petites villes qui poussent le long d'un chemin de fer en construction. «J'ai appris à lire avec Lucky Luke. C'est un personnage constitutif de mon ADN d'auteur de bande dessinée. Mais je l'ai vu évoluer, et je n'étais pas toujours d'accord avec cette évolution», se souvient le dessinateur. «Le Lucky Luke qui m'a vraiment porté, c'est celui des débuts, et de l'âge d'or avec Goscinny. C'était un vrai cow-boy. Et j'avais besoin de revenir au western, je voulais que Lucky Luke redevienne une sorte de Clint Eastwood, de Gary Cooper.»
Le flegme ébranlé
Retour donc au Lucky Luke des années 1950-1970, remuant, bourré d'action et d'humour. Acrobaties au revolver et à cheval, sauvetages inespérés, duels à la vie à la mort: tous les ingrédients y sont. Plus un zeste de sentimentalité, chez un héros qui cultive le flegme et le détachement face à trois sœurs, Angie, Bonnie et surtout Cherry, très fleur bleue. «Dans les années 1960-1970 la convention c'était qu'un héros soit solitaire. Il avait le droit d'avoir un compagnon d'aventures, un faire-valoir. Pas de femme, parce que ça signifiait moins d'aventures. Moi je trouve ça super ringard, supersexiste», souligne Matthieu Bonhomme.
Face à ces héroïnes qui manient le colt et bivouaquent sans crainte dans ces contrées sauvages, on découvre un cow-boy qui ne fait pas dans la dentelle pour les défendre, mais tout de même ébranlé par cette présence féminine. D'après l'auteur, «Lucky Luke est quelqu'un qui erre un peu. Il va d'une aventure à l'autre, on ne sait pas trop ce qu'il fait entre deux boulots, son but n'est pas toujours défini... Son côté solitaire vient peut-être d'une fêlure. C'est l'hypothèse que je fais.»
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