Depuis hier, à minuit, le soutien d’étiage de la Garonne a été porté à 1,4 million de m3 d’eau par jour pour compenser la baisse de débit estivale. Un lâcher historique et précoce pour garantir notre alimentation en eau.
Il y a l’eau du robinet, celle, potable, que nous consommons sans même plus y penser, il y a celle que prélèvent les activités agricoles et industrielles et il y a celle aussi qui contribue à faire vivre la biodiversité de nos rivières… Un équilibre de plus en plus menacé par le réchauffement climatique et de plus en plus difficile à maintenir chaque été. Depuis la nuit dernière, la réalimentation de la Garonne a ainsi été portée à 16 m3/s avec de l’eau en provenance du lac d’Oô en Haute-Garonne et pour les deux tiers depuis les lacs ariégeois de Laparan et de Soulcem. Soit 1,4 million de mètres cubes par jour. "Dans la traversée de Toulouse, cela représente quasiment un tiers de l’eau qui passe aujourd’hui au Bazacle et on pourra atteindre les 50 % si nécessaire au mois d’août", souligne Jean-Michel Fabre, vice-président du conseil départemental de la Haute-Garonne en charge du Développement Durable et président du syndicat mixte d’étude et d’aménagement de la Garonne (Sméag). Ce niveau de lâchers est historique pour la saison. Car une fois encore, le déficit en neige des Pyrénées a provoqué une entrée en étiage précoce. Le seuil d’alerte a ainsi été atteint dès le 20 juillet à Lamagistère dans le Tarn-et-Garonne, ce qui représente le 14e franchissement le plus précoce en un demi-siècle. "L’objectif des réalimentations est d’éviter les restrictions de prélèvements sur l’ensemble du fleuve, des Pyrénées à l’estuaire, et de maintenir le débit nécessaire au bon fonctionnement des milieux aquatiques, poursuit Jean-Michel Fabre. Le volume de l’eau est aussi important pour sa qualité en prévenant les concentrations de pollution et la hausse de sa température. Chaque été, la situation est de plus en plus tendue, elle appelle une gestion globale de nos ressources en eau pour jouer sur différents leviers. En premier lieu, les économies de consommation bien sûr, l’augmentation de nos capacités de stockage en amont et l’adaptation de notre agriculture et de notre industrie pour limiter les prélèvements". C’est tout le sens du projet de territoire Garon’Amont, finalisé cette année, qui hiérarchise la mise en application des 130 mesures proposées par un panel citoyen composé d’une trentaine de personnes. Mais la (bonne) gestion de l’eau, c’est d’abord de l’argent. La réalimentation actuelle représente 86 000 euros par jour financés par l’agence de l’eau Adour Garonne et par le Sméag. "Et en cas de déstockage de la totalité des volumes réservés, soit 70 millions de mètres cubes la dépense totale représentera jusqu’à 5 millions d’euros pour l’année", précise Jean-Michel Fabre. Pour ne pas en arriver là, si la situation est actuellement sous contrôle avec trois mois de soutien d’étiage en réserve, une prise de conscience est nécessaire. "La Garonne est l’affaire de tous, il faut économiser l’eau à son échelle de façon citoyenne", rappelle Jean-Michel Fabre. À bon entendeur…
Un Laboratoire pour le contrôle qualité
Les prestations d’analyse du Laboratoire départemental 31 EVA garantissent la qualité des eaux et contribuent à la protection de la santé et de l’environnement: recherches microbiologiques, analyses physico-chimiques, dosage de métaux et de micropolluants organiques, analyses microbiologiques, indices biologiques… Six stations d’alerte sont implantées dont une sur l’usine hydraulique EDF au Bazacle à Toulouse: 4 sur La Garonne, 1 sur l’Ariège et 1 sur le Canal de Saint-Martory. "Il s’agit d’assurer la protection de la ressource et de l’eau potable", explique Patrick Paiusco, le chef de service, qui confirme que l’eau de Toulouse est de bonne qualité et que la pollution industrielle a fortement diminué depuis la fin d’AZF. Pour info, on a trouvé des traces de Covid dans les eaux usées… mais sans savoir si le virus était encore actif.
July 30, 2020 at 10:07AM
https://ift.tt/3jWAda3
Toulouse. Garonne : les enjeux du bon débit de l’eau - ladepeche.fr
https://ift.tt/31qUPAG
Débit
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Toulouse. Garonne : les enjeux du bon débit de l’eau - ladepeche.fr"
Post a Comment